• Péplum de Amélie Nothomb

    4ème de couverture : 

    L'ensevelissement de Pompéi sous les cendres du Vésuve, en 79 après Jésus-Christ, a été le plus beau cadeau qui ait été offert aux archéologues. A votre avis, qui a fait le coup ? Pour avoir deviné un des plus grands secrets du futur, la jeune romancière A. N. est enlevée pendant un bref séjour à l'hôpital, et se réveille au XXVIème siècle, face à un savant du nom de Celsius. Entre ces deux personnages que tout oppose, elle, furieuse contre ce rapt, lui, contre cette fille qui en sait trop s'instaure une conversation où il sera question de la grande guerre du XXIIème siècle, du réel et du virtuel, de voyages dans le passé, mais aussi d'art, de philosophie, de morale. Science-fiction, satire, finesse psychologique d'un affrontement verbal où chacun cherche la faille de l'autre : dans ce mélange détonant où l'on retrouve l'humour acide, l'insolence, l'éclat du style qui placent la romancière d'Hygiène de l'assassin au tout premier rang des écrivains de sa génération.

     

    Mon avis : 

    Je ne suis pas fan de ces joutes verbales qui durent 150 pages et où globalement il ne se passe rien. Mais j'ai de loin préféré celui ci à "l 'hygiène de l'assassin".

    L'anecdote de départ (ce rapt dans le temps) est amusante, la curiosité de l'écrivain est compréhensible et la manipulation verbale pour en apprendre un peu plus fait que l'on peut se mettre facilement à la place du personnage.

    Contre toute attente j'ai passé un bon moment de lecture, en retrouvant le style fluide, précis et soutenu d'Amélie Nothomb.

     

     

     

    Péplum de Amélie Nothomb

     

    Péplum de Amélie Nothomb


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  • Naissance d'un pont de Maylis de Kerangal

     

    4ème de couverture : 

    « A l’aube du second jour, quand soudain les buildings de Coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c’est un autre homme qui sort des bois, c’est un homme hors de lui, c’est un meurtrier en puissance. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d’acier, irise les nappes d’hydrocarbures moirées arc-en-ciel qui auréolent les eaux, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, rutilant dans la lumière, dessinent une mâchoire ouverte. » Ce livre part d’une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d’un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d’une dizaine d’hommes et femmes. Un roman-fleuve qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court. Prix Médicis 2010.

    Mon avis : 

     Autant j'ai aimé le style saccadé de l'auteur dans "réparer les vivants" autant je l'ai trouvé lourd dans celui ci, même s'il se prête bien aux descriptions techniques. 

    J'ai eu de mal avec les personnages, auxquels je n'ai pas pu m'attacher, trouvant qu'ils passaient trop rapidement. On apprend à les connaitre par petits sauts et du coup sans profondeur.

    J'ai aimé l'idée de la construction de ce pont, les précisions techniques, l'avancée des travaux mais pour le reste je n'ai pas trouvé le texte construit, un peu comme si Maelis de Kérangal avait pos' des briques d'histoires les unes à coté des autres les coller entre elles.


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  • Le diable de tout temps de Donald Ray Pollock

     

    4ème de couverture : 

    De l'Ohio à la Virginie-Occidentale, de 1945 à 1965, des destins se mêlent et s'entrechoquent : un rescapé de l'enfer du Pacifique, traumatisé et prêt à tout pour sauver sa femme malade ; un couple qui joue à piéger les auto-stoppeurs ; un prédicateur et un musicien en fauteuil roulant qui vont de ville en ville, fuyant la loi… La prose somptueuse de ce premier roman de D. R. Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages. Un univers terrifiant que la critique n’hésite pas à comparer à ceux de Flannery O'Connor, Jim Thompson ou Cormac McCarthy. 

    Mon avis : 

     Whoua quel livre ! Alors ce n'est pas un coup de cœur mais il est fascinant, fascinant dans l'horreur... et oui c'est possible.

    L'auteur a le don de nous happer et de nous tenir en haleine, nous donner envie d'avancer, de ne pas lâcher le livre. 

    Et pourtant ce n'est pas beau ce qui s'y déroule, et le début est VRAIMENT terrible (pour vous dire ces premiers chapitres ont perturbé mon sommeil après ma lecture). Plusieurs histoires qui semblent éloignées les unes des autres toutes avec un fond "diabolique" puis peu à peu l'étau se resserre, les personnages se croisent plus souvent pour le pire que pour le meilleur.

    Et puis la boucle est bouclée !

    Vous l'avez compris âmes sensibles s'abstenir ! Mais pour les autres, c'est un moment de lecture fascinant.

    LC avec Noctenbule


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  • La pomme d'Alan Turing de Philippe Langenieux-Villard

     

    4ème de couverture : 

    Dans cette biographie romancée d'Alan Turing (1912-1954), Philippe Langenieux-Villard revient sur le parcours de ce mathématicien et cryptologue de génie, inventeur de l'ordinateur. Après Cambridge, Alan, jeune homme introverti et passionné de mathématiques, obtient un poste à l'université de Princeton où il se distingue par son invention d'un calculateur. Préoccupé par la montée du fascisme en Europe, il renonce à la carrière qui s'offre à lui aux Etats-Unis et retourne dans son Angleterre natale. Pendant la guerre, il devient une figure incontournable du renseignement : il casse le code des messages cryptés d'Enigma, machine utilisée par les Allemands pour transmettre des informations sensibles, et permet aux Alliés de sauver des milliers de vie. Au-delà de l'homme de sciences, c'est également la psychologie complexe de Turing que l'auteur explore à travers ses relations intimes, tant avec sa mère qu'avec les hommes qu'il a aimés. Son égocentrisme cache une profonde fragilité, à une époque où l'homosexualité masculine était encore considérée comme un crime. Turing fut d'ailleurs reconnu coupable d'homosexualité en 1952 par le tribunal de Manchester et condamné à la castration chimique. C'est certainement l'un des éléments qui permet d'expliquer le suicide (il croqua dans une pomme préalablement plongée dans du cyanure) à 42 ans de ce génie torturé, en quête d'une reconnaissance qui s'est injustement fait attendre. Oscillant entre le récit chronologique et le regard ému que porte sa mère après sa disparition, l'auteur trace d'une écriture alerte et précise le parcours de ce scientifique hors pair. 

    Mon avis : 

    Belle découverte de la vie d'Alan Turing (que je ne connaissais pas) avec ce roman bien écrit. Les références mathématiques m'ont parfois fait sourire, le va et vient entre les souvenirs de la mère et la "vraie" vie d'Alban Turing est intéressante. J'ai aimé les réflexions de la mère sur la relation parent-enfants. Un roman riche d'Histoire aussi bien pendant la guerre que sur  les lois en Angleterre à cette époque avec quelques anecdotes qui nous surprennent aujourd'hui mais sont aujourd'hui encore ancrées dans les mentalités.

    La pomme d'Alan Turing de Philippe Langenieux-Villard


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  • Les douze tribus d'Hattie de Ayana Mathis

     

    4ème de couverture : 

    Gare de Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie en compagnie de sa mère et de ses sœurs pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l'énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants, douze tribus qui égrèneront leur parcours au fil de l'histoire américaine du XXe siècle. Cette famille se dévoile peu à peu à travers l'existence de ces fils et de ces filles marqués chacun à leur manière par le fort tempérament de leur mère, sa froide combativité et ses secrètes failles.

    Les Douze Tribus d'Hattie, premier roman éblouissant déjà traduit en seize langues, a bouleversé l'Amérique. Telles les pièces d'un puzzle, ces douze tribus dessinent le portrait en creux d'une mère insaisissable et le parcours d'une nation en devenir.

    Ayana Mathis a une voix qui n'appartient qu'à elle, une voix souple, à la fois lyrique et implacable, méditative et viscérale.

     

    Mon avis : 

    Un roman comme un recueil de nouvelles où chaque chapitre raconte un passage de la vie d'un des enfants, tous relié par cette mère alternativement présente, perdue, optimiste, volontaire ou désespérée. Un roman qui parcourt quasiment un siècle d'histoire des US par petites touches et fait comprendre, sentir les ambiances, les mentalités, l'évolution de ce pays.

    L'écriture est fluide et précise, agréable à lire.


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