• Avant que la mer ne crache
    sa vague de fond
    avant que la tornade
    ne détruise maisons villes et villages
    ne divise le monde

    Le désir était déjà
    foudre sans nom

     

    Claudine Bertrand, Rouge assoiffée
    © Éditions Typo 

    2011


    2 commentaires
  • L'art de perdre de Alice Zeniter

    4ème de couverture

    L'Algérie dont est originaire sa famille n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ? Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un "harki". Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l'Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ? Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l'Algérie, des générations successives d'une famille prisonnière d'un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d'être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.

    Mon avis

    C'est tout une page d'histoire qui nous est dévoilée dans ce roman, la grande histoire vu de l'intérieur dans la famille de Naïma. Tout commence avec la vie simple et tranquille en Algérie du grand père patriarche qui va être pris malgré lui entre l'armée française et le FLN pour finir par devoir quitter sa maison son exploration une partie de sa famille pour se retrouver en France ce pays vénéré mais inconnu qui va l'accueillir sans lui offrir ce qu'il en attendait. 

    J'ai découvert tout ce pan de l'histoire d'Algérie dont on ne parlait pas encore en cours d'histoire. La vie de ces familles à leur arrivée en France, d'abord les camps pour les cités, les problèmes de langues, l'intégration à l'école, le regard quels enfants portent sur leur parent qu'ils voient démunis, tristes. L'envie de se battre pour s'en sortir faire mieux tout en se demandant s'ils en ont le droit. 

    Le roman se lit comme une saga, on a envie de voir comment Ali puis Hamid puis Naïma au fil des générations vont s'installer, s'intégrer et faire avec leur histoire dans cette France qui ne les comprend pas ou leur colle une étiquette. 

    Un livre sur l'identité, la liberté d'être soi. Passionnant. 

     

    Dans la catégorie ART

    L'art de perdre de Alice Zeniter

     

    L'art de perdre de Alice Zeniter

    L'art de perdre de Alice Zeniter

     


    5 commentaires
  • Comme on voit sur la branche

     

    Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
    En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
    Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
    Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;

    La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
    Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
    Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
    Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.

    Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
    Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
    La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.

    Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
    Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
    Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.

    Pierre de Ronsard, Amours, 1560

     


    votre commentaire

  • La ballade de l'enfant gris de Bastite Beaulieu

    4ème de couverture : 

    C’est l’histoire de Jo’, un jeune interne en pédiatrie à la personnalité fantasque, à qui tout sourit.
    C’est l’histoire de No’, un garçon de sept ans, attachant et joueur, qui est atteint d’un mal incurable et ne comprend pas pourquoi sa maman ne vient pas le voir plus souvent à l’hôpital.
    C’est l’histoire de Maria, une mère secrète, qui disparaît à l’autre bout du monde au lieu de rester au chevet de son fils.
    Un matin survient un drame qui lie pour toujours le destin de ces trois êtres.
    Inspiré par le choc ressenti lors de la disparition de l’un de ses jeunes patients, l’auteur nous offre un  troisième roman poignant qui nous entraîne dans une quête initiatique bouleversante. 

    Mon avis : 

    Construit par l'alternance entre l'avant et l'après de la déchirure, ce roman fait penser à un roman fantastique. 

    Même si c'est l'histoire d'un enfant malade, ce roman n'est jamais larmoyant mais on suit No qui reste avant tout un enfant qui fait des farces, s'amuse, attend sa maman avec impatience. 

    On ressent aussi tout le désarroi de ce jeune médecin face à son incapacité à soigner, alors il accompagne, essaie de rendre la vie un peu plus légère. 

    Et pour finir il y a cette mère souvent absente dont on découvre l'histoire peu à peu. Une histoire peu courante, faite de blessures et d'amour.

    Une belle histoire un peu déstabilisant dans sa forme mais qui se lit bien grâce à l'écriture fluide et très visuelle de Baptiste Beaulieu. 

    Quelques photos intercalées dans le texte absorbe le lecteur et permet de faire des pauses scrutatrices. 

    LC avec Enna, allez voir ce qu'elle en pense ICI 

     

    Dans la catégorie COULEUR

    La ballade de l'enfant gris de Bastite Beaulieu

    La ballade de l'enfant gris de Bastite Beaulieu

     


    7 commentaires
  • Ardeur des sens, ardeur des cœurs…

     

    Ardeur des sens, ardeur des cœurs, ardeurs des âmes,

    Vains mots créés par ceux qui diminuent l’amour ;

    Soleil, tu ne distingues par d’entre tes flammes

    Celles du soir, de l’aube ou du midi des jours.

     

    Tu marches aveuglé par ta propre lumière,

    Dans le torride azur, sous les grands cieux cintrés,

    Ne sachant rien, sinon que ta force est plénière

    Et que ton feu travaille aux mystères sacrés.

     

    Car aimer, c’est agir et s’exalter sans trêve ;

    O toi, dont la douceur baigne mon cœur altier,

    A quoi bon soupeser l’or pur de notre rêve ?

    Je t’aime tout entière, avec mon être entier.

     

    Emile Verhaeren


    4 commentaires