• Les miroirs ? 
    On les traversera.

    Dans la nuit des poèmes. Ou celle des images. Quand l’œil fend les paupières et la langue les secrets. Vers quel jour ?

    Un jour de nom mortel dont on ne sait rien que cette saveur de terre.

    Un jour de grand soleil, d’orties orageuses et de roses muettes. Un jour à jeter l’épervier sur nos eaux périssables, nos rivières aux présents menacés, pour quelques poignées de ciel.

    Et libre rivière, passer !

    Alain Freixe


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  • Quelques jours à vivre de

    4ème de couverture

    Ce matin, Juliette prend son service à lunité de soins palliatifs. Elle est accompagnée par une infirmière senior qui la guide pour ses premiers jours. Dans ce service qui ne ressemble à aucune autre unité médicalisée, elle assiste à la réunion de transmission entre les infirmières de nuit et celles de jour. Juliette comprend quelle va devoir remettre en question bon nombre de ses certitudes. 

    Mon avis

    Les dessins sobres accompagnent parfaitement ces quelques jours que l'on passe à découvrir avec Juliette ce service hospitalier si particulier puisque qu'il accompagne la fin de vie au lieu de chercher à guérir. 

    Contrairement à ce qu'on pourra s'attendre, cet album est plein de vie, d'anecdote, de témoignage de soignants et de moments humains et forts avec les patients ou les familles. 

    Tout en pudeur, douceur, il y a quelques passages émouvants mais vite balayé par les dernières urgences de vivre, rire, profiter soulager. 

    Un très bel album. 

    Dans la catégorie PASSAGE DU TEMPS

    Quelques jours à vivre de Xavier Bétaucourt et Olivier Perret

    Quelques jours à vivre de Xavier Bétaucourt et Olivier Perret


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  • Avant que la mer ne crache
    sa vague de fond
    avant que la tornade
    ne détruise maisons villes et villages
    ne divise le monde

    Le désir était déjà
    foudre sans nom

     

    Claudine Bertrand, Rouge assoiffée
    © Éditions Typo 

    2011


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  • L'art de perdre de Alice Zeniter

    4ème de couverture

    L'Algérie dont est originaire sa famille n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ? Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un "harki". Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l'Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ? Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l'Algérie, des générations successives d'une famille prisonnière d'un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d'être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.

    Mon avis

    C'est tout une page d'histoire qui nous est dévoilée dans ce roman, la grande histoire vu de l'intérieur dans la famille de Naïma. Tout commence avec la vie simple et tranquille en Algérie du grand père patriarche qui va être pris malgré lui entre l'armée française et le FLN pour finir par devoir quitter sa maison son exploration une partie de sa famille pour se retrouver en France ce pays vénéré mais inconnu qui va l'accueillir sans lui offrir ce qu'il en attendait. 

    J'ai découvert tout ce pan de l'histoire d'Algérie dont on ne parlait pas encore en cours d'histoire. La vie de ces familles à leur arrivée en France, d'abord les camps pour les cités, les problèmes de langues, l'intégration à l'école, le regard quels enfants portent sur leur parent qu'ils voient démunis, tristes. L'envie de se battre pour s'en sortir faire mieux tout en se demandant s'ils en ont le droit. 

    Le roman se lit comme une saga, on a envie de voir comment Ali puis Hamid puis Naïma au fil des générations vont s'installer, s'intégrer et faire avec leur histoire dans cette France qui ne les comprend pas ou leur colle une étiquette. 

    Un livre sur l'identité, la liberté d'être soi. Passionnant. 

     

    Dans la catégorie ART

    L'art de perdre de Alice Zeniter

     

    L'art de perdre de Alice Zeniter

    L'art de perdre de Alice Zeniter

     


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  • Comme on voit sur la branche

     

    Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
    En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
    Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
    Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;

    La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
    Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
    Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
    Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.

    Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
    Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
    La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.

    Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
    Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
    Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.

    Pierre de Ronsard, Amours, 1560

     


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