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Le POÈME
Sans cesse
Au vif de soi
S’amorce le poème
Miroir de l’instant
Fragment du désir
Echo du cri
Creusant l’os jusqu’à la moelle
Transperçant jusqu’à l’âme l’habit
Rouvrant les portes de l’espace
Soulageant les égarements de l’esprit
Le poème
Se rue sur nos pages avides
Explorant à la fois
Toute la flamme
Et toute l’eau
Andrée Chédid
(1920-2011)
Par delà les mots, Ed Flamarrion p.36
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Mercredi jour des enfants, pour leur faire aimer dès le plus jeune age la poèsie. Un coup de coeur pour ce joi recueil de Jo Hoestland.
Ma lampe fait un rond jaune au plafond
Comme une piste de cirque
Où viennent danser les papillons.
On tient les enfants par la main
Pour qu'ils ne s'envolent pas
trop vite.
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Impéria (Etudes de mains)
Chez un sculpteur, moulée en plâtre,
J'ai vu l'autre jour une main
D'Aspasie ou de Cléopâtre,
Pur fragment d'un chef-d'œuvre humain ;
Sous le baiser neigeux saisie
Comme un lis par l'aube argenté,
Comme une blanche poésie
S'épanouissait sa beauté.
Dans l'éclat de sa pâleur mate
Elle étalait sur le velours
Son élégance délicate
Et ses doigts fins aux anneaux lourds.
Une cambrure florentine,
Avec un bel air de fierté,
Faisait, en ligne serpentine,
Onduler son pouce écarté.
A-t-elle joué dans les boucles
Des cheveux lustrés de don Juan,
Ou sur son caftan d'escarboucles
Peigné la barbe du sultan,
Et tenu, courtisane ou reine,
Entre ses doigts si bien sculptés,
Le sceptre de la souveraine
Ou le sceptre des voluptés ?
Elle a dû, nerveuse et mignonne,
Souvent s'appuyer sur le col
Et sur la croupe de lionne
De sa chimère prise au vol.
Impériales fantaisies,
Amour des somptuosités ;
Voluptueuses frénésies,
Rêves d'impossibilités,
Romans extravagants, poèmes
De haschisch et de vin du Rhin,
Courses folles dans les bohèmes
Sur le dos des coursiers sans frein ;
On voit tout cela dans les lignes
De cette paume, livre blanc
Où Vénus a tracé des signes
Que l'amour ne lit qu'en tremblant.Théophile Gautier
(1811-1872)
La Danaïde (1889)
Source : http://www.musee-rodin.fr/fr/collections
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La danse de nuit
Ah ! la danse ! la danse
Qui fait battre le cœur !
C’est la vie en cadence
Enlacée au bonheur !
Accourez, le temps vole,
Saluez, s’il vous plaît ;
L’orchestre a la parole
Et le bal est complet.
Sous la lune étoilée
Quand brunissent les bois
Chaque fête étoilée
Jette lumière et voix.
Les fleurs plus embaumées
Rêvent qu’il fait soleil,
Et nous, plus animées,
Nous n’avons pas sommeil.
Flamme et musique en tête,
Enfants, ouvrez les yeux,
Et frappez, à la fête,
Vos petits pieds joyeux.
Ne renvoyez personne !
Tout passant dansera ;
Et bouquets ou couronne
Tout danseur choisira !
Sous la nuit et ses voiles
Que nous illuminons,
Comme un cercle d’étoiles,
Tournons en chœur, tournons !
Oh ! la danse ! la danse
Qui fait battre le cœur !
C’est la vie en cadence
Enlacée au bonheur !
Marcelline Desbordes-Valmore(1786 - 1859)
Poésies inédites, 1860
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Durant toute cette semaine, je vais vous proposer de la poèsie , ma maigre contribution à cette manifestation nationale.
Pour les rendez vous près de chez vous n'hésitez à consulter le site
http://www.printempsdespoetes.com/
Et voici le poème du jour :
« L’art n’est rien s’il n’est pas cet appel du large.
L’art n’est rien s’il cède un seul arpent de son cœur.
L'art n'est rien s'il n'est pas le ferment d'une république de l'esprit.
L'art n'est rien si nous oublions la raison pour laquelle Alice a suivi les entrelacs foisonnants du lapin blanc.
L'art n'est rien s'il délaisse le fil bleu-rouge du Grand Jeu, entre fil d'Ariane et fil du rasoir ».
André Velter et Zéno Bianu, in Prendre feu, Gallimard, 2012, p.21
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