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Par Manika27 le 19 Mars 2016 à 12:27
La lune revient sale…
La lune revient sale
en fin de journée
Ma grand-mère la lave
et l’étend à la fenêtre
Elle laisse couler l’eau
pour que soient propres
les rêves
Jean Elias
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Par Manika27 le 18 Mars 2016 à 09:59
A la faveur de la nuit
Se glisser dans ton ombre à la faveur de la nuit.
Suivre tes pas, ton ombre à la fenêtre.
Cette ombre à la fenêtre c'est toi, ce n'est pas une autre, c'est toi.
N'ouvre pas cette fenêtre derrière les rideaux de laquelle tu bouges.
Ferme les yeux.
Je voudrais les fermer avec mes lèvres.
Mais la fenêtre s'ouvre et le vent, le vent qui balance bizarrement
la flamme et le drapeau entoure ma fuite de son manteau.
La fenêtre s'ouvre : ce n'est pas toi.
Je le savais bien.Robert Desnos (A la Mystérieuse, 1926)
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Par Manika27 le 17 Mars 2016 à 12:29
Celui qui entre par hasard
Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
Que chaque nœud du bois renferme davantage
De cris d'oiseaux que tout le cœur de la forêt
II suffit qu'une lampe pose son cou de femme
A la tombée du soir contre un angle verni
Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles
Et l'odeur de pain frais des cerisiers fleuris
Car tel est le bonheur de cette solitude
Qu'une caresse toute plate de la main
Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
La légèreté d'un arbre dans le matin.René-Guy CADOU
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Par Manika27 le 16 Mars 2016 à 12:33
Si la lune tombe
Si la lune tombe
comme un fruit
sur la pailleN'aie pas peur
Approche la
doucement
en glissant dans la nuitBerce la dans tes bras
et donne-lui
la couleur de tes rêves.Jean-Pierre Siméon (1950- )
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Par Manika27 le 15 Mars 2016 à 11:58
Les cheveux gris ...
Les cheveux gris, quand jeunesse les porte,
Font doux les yeux et le teint éclatant ;
Je trouve un plaisir de la même sorte
A vous voir, beaux oliviers du printemps.
La mer de sa fraiche et lente salive
Imprégna le sol du rivage grec,
Pour que votre fruit ambigu, l'olive,
Contienne Vénus et Cybèle avec.
Tout de votre adolescence chenue
Me plaît, moi qui suis le soleil d'hiver,
Et qui, comme vous, sur la rose nue,
Penche un jeune front de cendres couvert.
Jean Cocteau (1889-1963)
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