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Par Manika27 le 18 Mars 2015 à 08:30
Ce soir à 17 h nous accueillerons la Compagnie Ephéméride pour un Récital autour de l'oeuvre de Blaise Cendrars
NOUS NE VOULONS PLUS ETRE TRISTES
Nous ne voulons plus être tristes
C'est trop facile
C'est trop bête
C'est trop commode
On en a trop souvent l'occasion
C'est pas malin
Tout le monde est triste
Nous ne voulons plus être tristes.
Blaise Cendrars
Sud Américaines 1924
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Par Manika27 le 18 Mars 2015 à 08:00
Merci
Merci au cheval aveugle
à la crinière musicale,
merci à la lenteur,
à l’oeil qui marche
sous nos draps,
merci à l'ensommeillement,
au cri de la colère,
merci aux âmes
qui chantent la mélancolie,
merci au miracle
du proche sur le lointain,
à l'école buissonnière,
merci au désert,
à cet amour qui renaîtra
comme un zeste de neige
sur notre embaumement.Dominique Cagnard
1950
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Par Manika27 le 17 Mars 2015 à 08:00
INSURGÉE
Rouges le trait l’écriture
Saillants sur le vif
Le poids du monde enclavé
Le détourner d’un son d’une voyelle
Le broyer en fines particules
Et ensoleiller le vivant
Ta peur endormie
Ton glaive porteur de beauté
Réveiller la soif sous la glaise
Rouler la boue son chant sourd et lent
Malaxer son rêve enfoui
Sa durée plaie vive encore enterrée
Prise entre les phrases leur miel
Et qui saignent entre les herbes
Le vent te tient assurée d’un envol
Qui sera ce cri cette voix
Sur le devant de l’étang sa houle
Et tu portes le sang et le sens au-delà des rives
Giratoires sur les soirs enfumés crépusculaires
Si leur rougeoiement sillonne
Les champs levés le soc des charrues
La voie les mots creusés leur haleine
Le chaud des éclats de salive sur le sel
Et tu parles tu écris sur la mer ses décombres
Dans une mise au net de ses créatures amphibies
Quand la double langue le métal le cercle
De l’aveu brisent le temps étranger
Du soluble dans l’air des parois broussailles anonymes
Quand messagère fascinante fascinée au centre
Tu lèves le voile des cimes.Jeanine Baude
1946
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Par Manika27 le 16 Mars 2015 à 08:00
Hymne à l'égalité
Égalité douce et touchante,
Sur qui reposent nos destins,
C'est aujourd'hui que l'on te chante,
Parmi les jeux et les festins.
Ce jour est saint pour la patrie ;
Il est fameux par tes bienfaits
C'est le jour où ta voix chérie
Vint rapprocher tous les Français
Tu vis tomber l'amas servile
Des titres fastueux et vains,
Hochets d'un orgueil imbécile
Qui foulait aux pieds les humains.
Tu brisas des fers sacrilèges ;
Des peuples tu conquis les droits ;
Tu détrônas les privilèges ;
Tu fis naître et régner les lois.
Seule idole d'un peuple libre,
Trésor moins connu qu'adoré,
Les bords du Céphise et du Tibre
N'ont chéri que ton nom sacré.
Des guerriers, des sages rustiques,
Conquérant leurs droits immortels,
Sur les montagnes, helvétiques
Ont posé tes premiers autels.
Et Franklin qui, par son génie,
Vainquit la foudre et les tyrans,
Aux champs de la Pennsylvanie
T'assure des honneurs plus grands !
Le Rhône, la Loire et la Seine,
T'offrent des rivages pompeux
Le front ceint d'olive et de chêne
Viens y présider à nos yeux.
Répands ta lumière infinie,
Astre brillant et bienfaiteur ;
Des rayons de la tyrannie
Tu détruis l'éclat imposteur.
Ils rentrent dans la nuit profonde
Devant tes rayons souverains ;
Par toi la terre est plus féconde ;
Et tu rends les cieux plus sereins.Marie Joseph Chénier
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Par Manika27 le 15 Mars 2015 à 08:00
Enivrez vous
Il faut être toujours ivre.
Tout est là :
c’est l’unique question.
Pour ne pas se sentir
l’horrible fardeau du Temps
qui brise vos épaules
et vous penche vers la terre,
il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ?De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.
Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois,sur les marches d’un palais,
sur l’herbe verte d’un fossé,
dans la solitude morne de votre chambre,
vous vous réveillez,
l’ivresse déjà diminuée ou disparue,
demandez au vent,
à la vague,
à l’étoile,
à l’oiseau,
à l’horloge,
à tout ce qui fuit,
à tout ce qui gémit,
à tout ce qui roule,
à tout ce qui chante,
à tout ce qui parle,
demandez quelle heure il est ;
et le vent,
la vague,
l’étoile,
l’oiseau,
l’horloge,
vous répondront :
« Il est l’heure de s’enivrer !
Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps,
enivrez-vous ;
enivrez-vous sans cesse !
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Charles Baudelaire
Le Spleen de Paris - 1864
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