Et je me vois là, dans tout ça. Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l’usine parce que son grand frère entrait à l’université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité.
Aujourd’hui en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi.
Confrontant un souffle romantique à l’âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s’éveille à l’amour, à la vie et s’autorise, non sans dommage, une perception de son individualité.
Ce roman commence avec le rythme des machines, celui des cadences abrutissant, les jours qui se suivent et se ressemblent, entrecoupés de rêves saccadés. C'en suit une parenthèse à peine croyable comme un rêve devenu réalité.
Un roman à la fois poétique et dramatique, une écriture forte.
Premier roman adulte pour cette auteure ... à suivre.
Un mois = une illustration : une bouche