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Défaite des maitres et possesseurs de Vincent Message
4ème de couverture :
C'est notre monde, à quelques détails près. Et celui-ci notamment : les hommes ne sont plus maîtres et possesseurs de la nature. De nouveaux venus leur font connaître le sort qu'ils réservaient auparavant aux animaux. Malo et Iris mènent ensemble une vie frappée d'interdit par ces barrières qui séparent les espèces. Alors qu'elle est blessée, en attente d'une opération, il n'a devant lui que quelques jours pour tenter de la sauver.
Mon avis :
Dans les choix que nous avons faits nous, il est probable qu'il y ait, sans que nous osions nous l'avouer, une manière de réplique, ou peut-être de revanche. Les hommes ne nous ont bien fait, me direz-vous ? Mais si. Bien sûr que si. Ils ont tout de même rendu pénible à habiter ce monde qui par nature était pourtant, d'après notre expérience, des plus accueillants que l'univers abrite. En se félicitant constamment de leur intelligence, de l'ampleur de leurs actions, de la vitesse de leurs progrès, ils ont transformé peu à peu le havre bien grâce en enfer. Et si nous avons profité de tout ce qu'ils ont construi,t ils sont aussi ceux par la faute desquels nous devrons à coup sûr reprendre notre errance plutôt que nous ne l'aurions voulu. Tout cela n'est pas rien. Aux voix qui se font entendre de temps à autre pour dénoncer les conditions d'élevage, alors, il est facile de rétorquer qu'ils sont mal placés pour se plaindre , ces hommes qui écornaient les boeufs, qui épointaient les becs des poules, qui broyaient les poussins mâles, coupaient les queues de porcelets, séparaient les veaux de leur mère et parlaient du quotas de perte lorsque chaque matin ils trouvaient dans les stalles de bêtes malades à en crever ou des bêtes déjà mortes. Ceux qui souffrent aujourd'hui sont des anciens bourreaux, et la liste de leurs exactions est d'une longueur très respectable. Ils ne sont pas ceux qui tenaient le coutelas, mais ils sont ceux au nom desquels le grand massacre se poursuivait ; ceux qui s'indignaient bruyamment d'autres violences extrêmes mais qui acceptaient que celle-là soit dissimulée, et sa méconnaissance organisée.
Je crois que tout est dit dans ce passage, de bourreaux voilà les hommes devenus victimes dans un glapissement quasiment naturel et inéluctable.
En filigrane l'histoire de Malo, qui essaie de contourner les lois que lui même rédige, qui prend peu à peu conscience de la dérive de son espèce sur les hommes. L'histoire se répète ne peut on rêver d'un autre monde ?
De beaux passages sur la beauté de notre terre, d'autres beaucoup plus durs sur le traitement que l'on fait subir aux hommes (animaux) pleine de réalisme à la limite du haut le coeur. Heureusement la belle histoire d'amour entre Malo et Iras adoucie un peu tout cela.
Un roman que l'on se prend en pleine face et que je vais faire passer de main en main tout cet été.
l'avais d'Aifelle
merci
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Tags : Roman
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Commentaires
Tu m'intrigues avec ce roman qui m'est inconnu...
Bonne fin de semaine.
Comem il m'a intrigué quand j'ai lu le post de Aifelle !