• Vernon Subbutex tome 2 - Virginie Despentes

    4ème de couverture

    On retrouve Vernon, toujours SDF, et mal en point. L'ancien disquaire est déconnecté du monde réel, sans ambition ni projets. Il apprend à vivre dans la rue, au côté de Charles, un poivrot collant. Les anciens amis de Vernon continue de le traquer comme il possède l’interview inédite du rockeur Alex Bleach, enregistrée peu avant sa mort…
    Une formidable suite après un premier tome salué par une presse unanime et plusieurs fois primé.

    Mon avis

    C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Vernon mais surtout ses amis dans ce second opus. Vernon s'est habitué à sa nouvelle vie et nous fait porté un autre regard sur les SDF. Ses amis sont de plus en plus présents, peut être même un peu lourds dans sa vie et occupent aussi beaucoup de place dans le déroulement de l'histoire.`

    Le ton est toujours vif, précis, incisif parfois, les sujets abordés sont d'actualité et le regard que porte Virginie Despentes nous interroge et peut même parfois en modifier notre vision.

    J'ai bien aimé la récapitulation en début de volume pour replacer les personnages. Bien utile. 

    Vernon Subbutex tome 2 - Virginie Despentes

    dans la catégorie PRENOM

    Vernon Subbutex tome 2 - Virginie Despentes

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  • Les chemins noirs de Sylvain Tesson

    4ème de couverture 

    2014. "L'année avait été rude. Je m'étais cassé la gueule d'un toit où je faisais le pitre. J'étais tombé du rebord de la nuit, m'étais écrasé sur la Terre. Il avait suffit de huit mètres pour me briser les côtes, les vertèbres, le crâne. J'étais tombé sur un tas d'os. Je regretterais longtemps cette chute parce que je disposais jusqu'alors d'une machine physique qui m'autorisait à vivre en surchauffe. Pour moi, une noble existence ressemblait aux écrans de contrôle des camions sibériens : tous les voyants d'alerte sont au rouge mais la machine taille sa route. La grande santé ? Elle menait au désastre, j'avais pris cinquante ans en dix mètres. A l'hôpital, tout m'avait souri. Le système de santé français a ceci de merveilleux qu'il ne vous place jamais devant vos responsabilités. On ne m'avait rien reproché, on m'avait sauvé. La médecine de fine pointe, la sollicitude des infirmières, l'amour de mes proches, la lecture de Villon-le-punk, tout cela m'avait soigné. Un arbre par la fenêtre m'avait insufflé sa joie vibrante et quatre mois plus tard j'étais dehors, bancal, le corps en peine, avec le sang d'un autre dans les veines, le crâne enfoncé, le ventre paralysé, les poumons cicatrisés, la colonne cloutée de vis et le visage difforme. La vie allait moins swinguer. Il fallait à présent me montrer fidèle au serment de mes nuits de pitié. Corseté dans un lit étroit, je m'étais dit à voix presque haute : "si je m'en sors, je traverse la France à pied".

    Je m'étais vu sur les chemins de pierre ! Je voulais m'en aller par les chemins cachés, flanqués de haies, par les sous-bois de ronces et les pistes à ornières reliant les villages abandonnés. Il existait encore une géographie de traverse pour peu que l'on lise les cartes, que l'on accepte le détour et force les passages. Loin des routes, il existait une France ombreuse protégée du vacarme, épargnée par l'aménagement qui est la pollution du mystère. Une campagne du silence, du sorbier et de la chouette effraie. Des motifs pour courir la campagne, j'aurais pu en aligner des dizaines. Me seriner par exemple que j'avais passé vingt ans à courir le monde entre Oulan- Bator et Valparaiso et qu'il était absurde de connaître Samarcande alors qu'il y avait l'Indre- et-Loire. Mais la vraie raison de cette fuite à travers champs, je la tenais serrée sous la forme d'un papier froissé, au fond de mon sac..."

    Avec cette traversée à pied de la France réalisée entre août et novembre 2015, Sylvain Tesson part à la rencontre d'un pays sauvage, bizarre et méconnu. C'est aussi l'occasion d'une reconquête intérieure après le terrible accident qui a failli lui coûter la vie en août 2014. Le voici donc en route, par les petits chemins que plus personne n'emprunte, en route vers ces vastes territoires non connectés, qui ont miraculeusement échappé aux assauts de l'urbanisme et de la technologie, mais qui apparaissent sous sa plume habités par une vie ardente, turbulente et fascinante.

    Mon avis

    C'est sur les chemins d'une France rurale que nous emmène cette fois sylvain Tesson 

    "chemins cachés, bordés de haies, par les sous-bois de ronces et les pistes à ornières reliant les villages abandonnés"

    Retour au souche dans un pays au final assez mal connu de celui qui a si souvent parcouru le monde. Alors on découvre avec lui ces chemins noirs 

    "Ces traces en étoile et ces lignes piquetées étaient des sentiers ruraux, des pistes pastorales fixées par le cadastre, des accès pour des services forestiers, des appuis de lisière, des viae antiques à peine entretenues, parfois privées, souvent laissées à la circulation des bêtes. La carte entière se veinait de ces artères. C'était mes chemins noirs. Ils ouvraient sur l'échappée, ils  étaient oubliés, le silence y régnait, on n'y croisait personne et parfois la broussaille se refermait aussitôt après le passage."

    et plus d'un retour au source, un chemin initiatique ou une aventure c'est quasiment un essai géopolitique que nous présente l'auteur à travers ce qu'il voit, découvre au détour de ces chemins. 

    "la géographie humaine est la forme de l'Histoire. En quarante ans le paysage se refaçonna pour que passent les voitures. Elles devaient assurer le mouvement perpétuel entre les zones pavillonnaires et le parking des supermarchés. Le pays se piquette de ronds-points. Désormais les hommes passeraient des heures dans leur voiture. Les géographes parlent de "mitage" du territoire : tissu mou, étrange n'appartenant ni à la ville ni à la pastorale, une matrice pleine de trous entre lesquels on circulait."
     

    Quelques rencontres anecdotiques viennent illustrer ces réflexions mais ne rendent pas ce récit très vivant pour autant. On chemine avec Sylvain Tesson, on revient sur sa vie, quelques amis le retrouvent, sa soeur aussi pour quelques jours et c'est sans doute le moment le plus drôle du récit. C'est un regard un peu déprimé que porte l'auteur sur cette France et sa "cartographie du temps perdu", une France coupée en deux entre la ville et les "zones grises de l'hyper ruralité"

    Heureusement il sait décrire les paysages, la nature, les moments de grâce face à un orage ou un coucher de soleil. 

    Dans la catégorie COULEUR

    Les chemins noirs de Sylvain Tesson


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  • Le manoir de l'écureuil Tome 2 de serge Brussolo

    4ème de couverture

    Quand on travaille pour une agence immobilière spécialisée dans les anciennes " scènes de crime ", mieux vaut s'attendre au pire... 
    A Salton Sea, Mickie Katz, décoratrice d'intérieur au sein de l'Agence 13, est en plein travail : elle s'occupe du manoir de Savannah Warlock, célèbre romancière disparue dix ans auparavant dans des conditions demeurées obscures.
    Suite à plusieurs événements (voir Le manoir de l'écureuil, 1re partie), Mickie entre en possession d'un journal intime tenu autrefois par sa mère morte des années plus tôt dans l'incendie de sa maison. La lecture de ce journal va plonger Mickie dans la perplexité et l'incompréhension. Sa vie serait-elle fondée sur des mensonges ?

    Mon avis

    Je me plonge enfin dans la suite du 1er tome lu en mai, assez facilement d'ailleurs. On retrouve essentiellement Mickie Katz qui se retrouve face à son passé grâce au journal intime de sa mère qui lui arrive sans qu'elle s'y attende. 

    Que de choses vont être ébranlées à partir de ce moment là, et de ce bouleversement tout se remettra en place. 

    Belle continuité dans l'écriture et dans l'histoire, je reste perplexe face à la nécessité de ces 2 tomes de moins de 150 pages chacun.

    Agréable lecture, idéale pour les vacances, tout l'intérêt est dans le personnage de Mickie loin des enquêteurs habituels.

    Le manoir de l'écureuil Tome 2 de serge Brussolo

    dans la catégorie ANIMAL

    Le manoir de l'écureuil Tome 2 de serge Brussolo

    Le manoir de l'écureuil Tome 2 de serge Brussolo

      


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  • La tresse de Laetitia Colombani

    4ème de couverture

    Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
     
    Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
     
    Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
     
    Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
     
    Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

    Mon avis

    Voilà encore une histoire de femmes : 3 femmes, 3 destins, 3 pays, 1 seule envie : se battre pour sa fille, pour son entreprise ou pour sa santé. 

    3 parcours entremêlés comme les 3 brins d'une tresse : une bien belle image parfaitement menée tout au long du récit. 

    L'écriture est belle, fluide, claire et vivante, les histoires s'entrecoupent de chapitre en chapitre sans jamais que l'on se perde. Chacune de ses vies nous tient en haleine, et chacune de ces femmes nous étonnent par sa force, sa détermination. 

    Et lorsque le lien est fait, que la tresse est terminée rien n'est pourtant fini à nous de poursuivre les histoires de chacune comme dans un rêve. 

    La tresse de Laetitia Colombani

     

    La tresse de Laetitia Colombani


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  • 6 Mois d'abonnement de Gabriel Dumoulin

    Présentation

    Six mois : c'est la durée pendant laquelle Gabriel Dumoulin a fréquenté un site de rencontre sur internet, et c'est ce semestre pas comme les autres qu'il raconte dans Six mois d'abonnement. C'est avec un regard distancié et le recul nécessaire qu'il livre cette expérience, et ce qui aurait pu se transformer en un galimatias égocentré et voyeuriste, forme à l'arrivée un portrait cinglant de ce que peut être une relation amoureuse à l'heure du consommable et du tout-jetable. Les rencontres se suivent, plus ou moins fortes, plus ou moins intéressantes, plongeant parfois dans l'intime ou restant plus distantes, le livre décryptant alors par petites touches les motivations comme les limites de ces relations. Mais ce qui rend Six mois d'abonnement absolument formidable et procure une lecture si enthousiasmante, c'est le ton avec lequel tout ça nous est raconté, car derrière ce qui ressemble à une retranscription brute et frontale de la réalité, se cache un art consommé de la mise en scène, permettant à l'ouvrage d'adopter un ton proche de la comédie – et comme dans toutes les bonnes comédies, la critique n'est pas loin, qu'elle soit autocritique, ou qu'elle adopte un versant quasi sociologique, quand elle décrit les mécanismes de ces rencontres « virtuelles ». De l'autobiographie, Gabriel Dumoulin ne fait pas une mission ou un objet d'étude en soi, mais s'en sert pour raconter son époque, certes par le petit bout de la lorgnette, mais avec un regard acéré et une lucidité qui font mouche.

    Mon avis

    Un regard brut et froid porté sur les relations à distance par écran interposé. Les dessins en noir et blanc ajoutent à ce sentiment. Un enchainement de dialogues plus ou moins profonds, une succession de profils, des espoirs, des déceptions, mais rien qui ne se construit, à la fois l'envie et la peur  de l'autre, de l'engagement. 

    Voilà se qui transpire de cette BD mais porté de jugement, avec un regard de témoin sur le vécu d'un grand nombre de personne sans doute. 

    6 mois comme une parenthèse, une expérience mais qu'en reste t il ? 

     


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